Témoignage de Ghismotte – victime d’un pervers narcissique

SOURCE : Forum Marie-Claire – Témoignage anonyme du 10 mars 2013, 17h29 – Victime d’un pervers narcissique.

Voir aussi la conversation avec ghismotte trouvé sur le forum SOS Pervers. Cette personne semble être la même qui a déposé son témoignage à plusieurs endroits sur le net…

Je viens ici pour raconter mon histoire d’amour impossible avec un pervers.

Je l’ai rencontré à un repas d’une association …. Il m’a de suite plu et c’était réciproque … J’étais mariée depuis 10 ans mais rien n’allait plus dans mon couple, je songeai déjà à divorcer mais je restais pour mon petit garçon ….
Lui de son côté avait très mal vécu la séparation avec la mère de son fils …
Tout a été alors très vite … on est sorti ensemble, sur le plan sexuel , c’était l’osmose, il me disait sans cesse qu’on était trop compatibles.. etc. Et c’était vrai
Les semaines passèrent …tout était si merveilleux..on était si complices ! On avait un passé ressemblant … Nos enfants avaient le même âge et s’entendaient très bien aussi…
C’est moi qui venait toujours chez lui car j’étais encore mariée
Et puis il a changé comme ça du jour au lendemain … Il est devenu jaloux, très possessif, m’envoyant des textos chaque heure , me dévalorisant sans cesse …il avait toujours raison et me faisait comprendre qu’il était meilleur que moi en tout.
Il fallait toujours que j’aille dans son sens sinon il se mettait dans des colères incompréhensibles…
Je ne comprenais pas ces changements d’humeur si brutaux sans raison
Il a commencé à me tromper avec des prostituées en se trouvant comme excuse que si moi je dormais encore avec mon mari (alors qu’il ne se passait plus rien entre nous) il pouvait se permettre d’aller voir ailleurs aussi …il a continué avec d’autres filles rencontrées sur les sites de rencontres…moi j’étais très amoureuse de lui alors j’ai pardonné puis accepté avec une telle souffrance intérieure !!!
Dès que je n’étais pas disponible pour lui il s’en trouvait une autre pour un soir sans les respecter pour autant….il draguait même les filles devant moi …
Ensuite j’ai divorcé, espérant qu’il changerait et qu’il ne se consacrerait qu’à moi … quelle erreur d’avoir pu penser ça …
Il a continué à jouer avec mes sentiments car il savait que je tenais énormément à lui …un jour je lui ai même dit qu’il était l’homme de ma vie …sans réaction de sa part … il a fait le sourd d’oreille…
Combien de fois il m’a dit : ça y est j’ai rencontré quelqu’un, je suis bien avec … et quand ça se finissait, il revenait toujours vers moi ….
On se séparait, il revenait, etc. ça a duré 1 an et demi … il n’est jamais venu chez moi… ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille …
A chaque fois il arrivait à me faire revenir et moi je rampai.. Je l’aimais tellement …je n’ai jamais su ce qu’il ressentait pour moi …il avait juste à claquer des doigts et j’accourais !!! J’espérais en revenant vers lui qu’il changerait et se rendrait compte que c’est moi qu’il aime…
J’aurais tout fait pour lui d’ailleurs, il le savait … au fil du temps il m’a proposé un plan à trois avec son meilleur copain …il m’a dit de lui faire confiance. Je me suis sentie piégée …je l’écoutais de peur de le perdre…ensuite d’aller dans des clubs échangistes …pareil …alors que ça ne me ressemblait pas du tout …je ne me reconnaissais plus .. ce n’était plus moi … ça a été si dur pour moi de le voir faire l’amour avec d’autres devant moi !! Lui disait que cette expérience renforçait son envie d’être avec moi…
Il a chamboulé ma vie , avec lui j’ai connu des sensations inoubliables et des frissons jamais connus auparavant…
Pour lui j’ai accepté l’inacceptable et même de ne pas être aimée en retour… j’ai honte de m’être fait avoir comme ça…
Je l’ai quitté il y a 4 semaines après une dispute futile …il faut que je tienne cette fois, plus de nouvelles non plus de sa part, mais je sais qu’un jour il reviendra … même si ça va pas fort. Pourtant je l’aime encore malgré tout ca..
Avec le recul je me dis : comment ai-je accepté de me faire manipuler à ce point et pourquoi n’ai-je pas ouvert les yeux plus tôt ?? on m’avait assez averti pourtant !!
Comment peut-on traiter les gens de la sorte ? Agit-il pareil avec les autres ?
M’a-t’il aimé ? Comment arriver à l’oublier ?
Merci de m’avoir lu , j’avais besoin de mettre des mots sur mes maux…..

Témoignage de Caroline, 42 ans

Témoignage issu du site du Nouvel Observateur : Caroline, 42 ans, avocate, témoigne :

Le jour où je l’ai quitté, il est devenu fou

« J’ai retrouvé Jean il y a cinq ans, que je croisais depuis longtemps sans vraiment le connaître. Immédiatement, j’ai eu l’impression d’être extrêmement bien comprise. Ces gens ont quelque chose que l’on prend pour de l’empathie mais en fait c’est le jeu de la capture.

Le pervers narcissique, c’est le piège de la compassion.

Dès le début, il a réveillé l’idée que le grand amour est toujours possible, c’est comme s’il mettait en mot mes attentes. Il venait d’être quitté, il m’a fait rire et m’a ému dans sa détresse. J’étais touchée par sa confiance. Le pervers narcissique, c’est le piège de la compassion.

Un soir, il m’a dit qu’il comprenait enfin pourquoi il n’avait jamais voulu d’enfant : avant moi il n’avait pas trouvé la femme qui fasse naître ce désir. Il voulait tout avec moi, vivre ensemble, faire un enfant, être l’épaule qui me rassure, vieillir à mes côtés, tout mais pas de mensonge ni de tromperie entre nous. Le lendemain matin, j’ai quitté l’homme avec qui je vivais depuis 5 ans.

Immédiatement il est devenu plus froid. Il se fâchait, disait qu’il doutait de mon amour. Plus j’essayais de lui prouver, plus il était distant, narquois. Il disait que « finalement, j’étais comme les autres, et qu’il resterait seul toute sa vie », et que si je l’aimais vraiment, il fallait que je l’aide professionnellement, que je lui présente des gens. J’ai utilisé mon réseau pour l’aider, pour lui prouver. On a fait le tour de mon carnet d’adresses, il était déçu du résultat.

« Je me recroquevillais de plus en plus »

 

Toi tu es intelligente mais tu n’es pas maligne.

Il me disait : « Toi tu es intelligente mais tu n’es pas maligne ». Finalement, je ne lui servais à rien, qu’à perdre son temps. Il parlait en boucle de ses problèmes. Je ne devais pas l’interrompre. Il devenait de plus en plus irascible puis il revenait comme si de rien n’était. J’avais peur que ça dégénère de nouveau. Je ne disais rien et je me recroquevillais de plus en plus.

Il était toujours très préoccupé de lui-même, hypocondriaque, à t’envoyer balader si tu poses une question, et à te le reprocher si tu n’en poses aucune. Il y avait cette façon de faire le vide autour de moi. En me faisant parler de mes amis, pour casser ceux avec qui j’avais des difficultés. Les autres, il les a vus une fois pour les dégommer. Il y avait la punition par l’absence.

C’est vraiment moche ce que tu as fait, salope

Je me souviens d’une fois, on avait passé une bonne soirée. Le lendemain, il m’appelle en disant : « C’est vraiment moche ce que tu as fait, salope ». Et là, silence pendant une semaine. Toi, tu cherches une explication. Tu te dis que forcément, pour qu’il soit dans une telle colère, quelqu’un a dû lui dire quelque chose de terrible sur toi. Il te laisse comme ça pendant huit jours, et toi tu n’as rien à quoi te raccrocher pour comprendre. Quand il revient, tu veux en parler et il te dit : « Non, non, surtout pas, ça va encore m’énerver ». Et comme toute la semaine tu es passée par les larmes, les demandes d’explication sur répondeur, la peur que ce soit fini, tu n’insistes pas.

La punition par l’abstinence

Il y avait la punition par l’abstinence. Quand on allait au lit, il prenait deux Stilnox, me faisait enfiler un grand pyjama et s’endormait à l’autre bout du lit. Il me disait que j’avais « un cul à la place du cerveau ». Ça me faisait pleurer. Si tu te plains, tu es une pleurnicheuse ; si tu te fâches, une hystérique ; si tu t’attristes, une dépressive.

Cette histoire a duré plus d’un an. Le jour où j’ai pu le quitter, il est devenu fou, m’a collée au mur, il voulu m’étrangler. Je me suis défendue. Il a claqué la porte et n’est pas revenu.

Je me suis souvent demandé, depuis, pourquoi je n’étais pas partie plus vite. Avec ces gens, tu te prends un bus dans la gueule et tu te retrouves K.O sans comprendre. Tu cherches du sens. Et ça peut durer très longtemps car il n’y en a pas. Dès que tu te rattaches à une logique, tu commences à réagir. Mais tant qu’il n’y a pas de logique, tu es paralysée. »

SOURCE : http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20120315.OBS3817/video-pervers-narcissiques-tu-te-retrouves-k-o-sans-comprendre.html