Témoignage anonyme – Pervers narcissique et psychologue !

SOURCE : Forum Marie-Claire – Témoignage anonyme du 25 octobre 2012, 14h37

Je lis ces témoignages les larmes aux yeux car j’ai l’impression d’en être l’auteur. Je suis victime d’un pervers narcissique. Je devrais peut-être parler au passé car cette relation toxique a duré 6 ans ( si l’on peut appeler cela une relation). Je m’en sors petit à petit et suis actuellement dans la phase où j’accepte – difficilement- de m’être trompée sur la personne et de m’être laissée ainsi manipulée pendant autant de temps. J’accepte l’idée d’avoir perdu toutes ce années, que je ne pourrai plus rattraper et je réapprends à m’aimer, je me recentre sur moi. En effet pendant tout ce temps, je me suis mise entre parenthèses pour un homme qui ne me méritait pas mais qui avait sur moi une telle emprise que tout ce que mes proches ont pu me dire était difficile à croire.

J’ai coupé les pont pendant 1 an, sans répondre aux mails, aux appels, aux sms. Pendant cette année, j’ai entamé une thérapie avec une psychologue qui m’a mise face à la vérité, face à mes failles, et m’a fait reprendre confiance en moi. Je me dévalorisais sans cesse, je pensais que je ne valais plus rien. Ma vision et perception de moi-même a changé et cette thérapie m’a beaucoup aidé sur plusieurs plans de ma vie, notamment professionnel car j’ai repassé et réussi à un concours de l’enseignement que je tentais d’obtenir depuis 4 ans, je ne croyais tellement pas en moi que j’ai succédé les échecs.
Malheureusement, me croyant forte et guérie, j’ai répondu à l’un de ses mails, un appel, une rencontre et………. j’ai sombré de nouveau dans ce tourbillon infernal.
Il m’a prise par les sentiments pour mieux me rabaisser et me faire culpabiliser par la suite, tout en continuant sa vie mais en gardant un lien avec moi.

Aujourd’hui je me sens mieux. La colère est passée. Je suis très triste parfois de me rendre compte de l’ampleur des dégâts…. psychologiques, physiques… J’ai pris 28 kilos en 6 ans!! J’ai tout abandonné comme activité quand je l’ai connu. Je ne me reconnais plus dans le miroir. J’ai perdu toute coquetterie, toute joie de vivre… Ce pervers m’a fait me perdre mais ce n’est pas irrémédiable. Le pire, c’est qu’il est lui-même psychologue, donc la manipulation, il connait. Il ne travaille qu’avec des enfants et des ados. Je crois qu’il représente en danger pour eux!
Je me reconstruis petit à petit. je suis un peu maquillée aujourd’hui et je me suis même trouvée jolie. Je recommence à voir mes amis et mes proches qui ont compris mon désespoir.
La musique et la lecture m’aident à me reconstruire et si je peux conseiller une chanson: « A rose is still a rose » d’Aretha Franklin; une citation en anglais de Dereck Walcott: « Break a vase, and the love that reassembles all the fragments is stronger than that love which took its symmetry for granted when it was whole« . Les cicatrices seront à l’intérieur de nous et nous rappelleront à quel point nous sommes fortes d’être sortie de cette horreur.
Bon courage à vous

La psychose blanche ou le manipulateur-destructeur

A PROPOS DU CONCEPT DE « MANIPULATEURS DESTRUCTEURS », ou « Psychose blanche »

Geneviève Reichert-Pagnard, spécialiste de la manipulation, récuse le terme de « pervers narcissique« , bien que dans ses livres, sous le nom de « manipulateurs destructeurs« , elle semble décrire des personnalités perverses narcissiques. Ce positionnement est très intéressant et pousse à un approfondissement de la réflexion à ce sujet.

Qu’en-est t-il de la distinction qu’on peut établir entre ces diverses personnes manipulatrices ?

Voici comment elle explique dans une interview menée par le Nouvel Observateur en quoi la terminologie du psychanalyste Paul-Claude Racamier, descripteur-pionnier de ce mal, serait inappropriée :

– Les manipulateurs destructeurs ont effectivement les traits de personnalité pervers narcissiques : l’existence de l’autre est mise au service de la sienne et il se valorise à ses dépens. Mais cela va plus loin car ils présentent également des traits de personnalité paranoïaques, tels que :

  • la tyrannie,
  • l’absence de doute et d’autocritique,
  • la jalousie maladive.

Ainsi, un premier point important à noter est que cette pathologie a des choses en commun avec la psychose au sens large, notamment parce qu’on y retrouve les caractéristiques d’un délire structuré de persécution qui est largement présent chez les paranoïaques.

Les manipulateurs destructeurs se situent à un carrefour de pathologies appartenant toutes aux psychoses : ils voient le monde à leur façon, fonctionnent dans une logique qui leur est propre et imposent leur système de pensée à leur entourage.

En revanche, leur apparence extérieure est sauve, car leurs troubles psychotiques sont bien cachés aux regards extérieurs : ils semblent bien insérés socialement.

On appelle ces psychoses des « psychoses blanches » ou « psychoses sans symptômes« . C’est ainsi qu’ils peuvent échapper à l’attention de la machine judiciaire et s’ils sont parents obtenir la résidence des enfants qu’ils vont continuer à détruire psychologiquement et insidieusement pendant des années. Les magistrats n’ont, la plupart du temps, aucunement conscience qu’ils ont à faire à des personnes psychotiques, au même titre que peut l’être une personne schizophrène pour lequel pourtant, ils prennent des mesures appropriées pour la garde des enfants.

Références

  • Tanguy Bodin-Hullin est psychologue clinicien et psychothérapeute. Il est formé en psychopathologie, notamment aux pathologies perverses narcissiques et il exerce en cabinet libéral à Paris. Site internet de Tanguy Bodin-Hullin, psychologue-psychothérapeute.
  • Geneviève Reichert-Pagnard est médecin psychiatre et victimologue, diplômée de criminologie. Elle est spécialisée dans les violences conjugales, notamment la manipulation destructrice, forme de violence psychologique fréquente, et très insidieuse, comportant fréquemment des agirs tels que le viol et des comportements incestueux (viol au sein de la famille) et incestuels (touchers pervers) et pouvant aboutir à la mort de la victime, soit par meurtre direct, soit par la génération de de violences psychologiques tellement insupportables pour la victime que celle-ci est poussée et en vient à se suicider. Site internet de Geneviève-Reichert-Pagnard