Avoir une mère PN et s’en sortir malgré tout

Je peux te dire que la vengeance est un plat qui se mange froid.
Je suis quelqu’un de généreux et sensible (mais avec un bon caractère quand même…lol !!)
Au lycée mal dans ma peau j’étais la tête de turc pendant longtemps. Tu sais quoi? Tous ceux qui étaient immondes ont raté leurs vies (pas de profession ou bof, drogue…)
ça c’est pour le côté light de mon message, mais c’est le premier exemple et pourtant tu sais, je doute souvent.

Mon compagnon vient de divorcer et était impuissant face aux méchancetés de son ex-femme (même sa famille à lui se posait des questions). Il y a deux jours on a appris qu’elle l’avait trompé. Et comme cette femme ne vit que de l’image qu’elle donne c’est une terrible épreuve qui l’attend avec le qu’en dira-t-on.

Moi ! et c’est là que je veux en venir. Mes parents ont divorcé quand j’avais 9 ans (père violent). Ma mère m’a toujours débité des horreurs sur mon père donc je ne l’ai plus vu pendant 10 ans. La plupart des choses étaient fausses et elle avait oublié de me dire qu’elle s’était mariée pour le pognon de mon père (mais ça je l’ai su à 21 ans et premier retour de bâton pour elle, je n’ai jamais plus quitté mon père). J’ai vécu le harcèlement moral de ma mère. Elle m’appelait « le vilain petit canard », me disait qu’un jour je me transformerais peut être en cygne (mais qu’elle m’aimait). Je faisais le ménage, le repassage, élevais mon frère ma sœur…mais j’en faisais jamais assez, j’étais une mauvaise fille qui ressemblait à son père. Ensuite est venu mon beau-père qui a eu des attouchements (des petits) sur moi. Elle me disait que c’était normal car il me considérait comme sa fille (elle avait surtout calculé qu’elle ne voulait pas finir sa vie seule). Elle me disait qu’elle était la plus intelligente et la plus belle. Ma mère pour moi c’était une déesse et j’étais fière d’elle. Bien évidement ma mère me coupait de tout (pas d’amis, pas de sorties, pas de famille), comme ça je ne pouvais pas comparer avec les autres parents. Et puis je suis allée à la FAC (loin de la maison). J’ai vu que ce que je vivais n’était pas normal. Elle ne m’aidait pas financièrement car soi-disant même l’état considérait que c’était à moi de m’entretenir. Elle encaissait la pension alimentaire de mon père, me faisait payer sa mutuelle, me volait de l’argent (héritage de mon grand père…).
En fait j’ai failli arrêter les études et finir à la rue (car même en travaillant, je n’y arrivais pas). Elle le savait mais quand je revenais à la maison une fois toutes les trois semaines, elle vidait son frigo qui était vide lorsque j’arrivais et on mangeait des pâtes juste pour me dire que elle n’avait pas les moyens (alors que d’habitude le frigo était plein et que j’aurais vraiment aimé un bon steak car mon estomac lui était souvent vide. Elle coulait me faire payer pour les machines à laver en me disant qu’autour d’elle toutes les mères le faisaient….. Elle a fini par me virer de la maison. Un jour désespérée je suis allée voir une assistante sociale car j’avais beau travailler cela ne suffisait pas financièrement. En plus je n’avais pas le droit à une bourse car ma mère déclarait me donner de l’argent pour diminuer ses impôts alors que ce n’était pas vrai. Bref, l’assistante sociale a demandé à ma mère d’arrêter de me déclarer chez elle pour que je puisse avoir une bourse. Cette dernière a refusé. l’assistante sociale a lancé avec moi une procédure juridique et ma mère a montré des faux documents (mais je n’ai pas porté plainte). En revanche cela m’a permis d’avoir une bourse et finir mes études. En plus elle a eu un magnifique contrôle fiscal (sur 3 années consécutives) qu’elle a perdu.
Bien évidement mes petits amis étaient pour elle soit des homosexuels, soit des pédophiles. Et je vous passe des choses encore plus dures et pleines de chantages.
Bref à 21 ans j’ai tourné la page et après m’être faite renvoyée de la maison xx fois, j’ai décidé de ne plus y aller. J’ai beaucoup pleuré pendant des années, mais le résultat est là: elle est avec un mari limite pédophile. Elle ne l’aime pas et lui la trompe.
Elle a perdu sa fille.
Elle ne connait pas son petit-fils. Moi j’ai une bonne situation financière et ai une meilleure vie qu’elle. Elle n’était pas là pour mon mariage et a été remplacée par ma nourrice (qu’elle déteste) et bien évidement savait que je me mariais sinon c’est pas drôle pour moi. …. J’ai une vie qu’elle envie et surtout je ne suis plus sa victime.
Parfois elle m’appelle en numéro anonyme et ne dit rien au téléphone. Je jubile car je sais que cela veut dire qu’à cet instant elle regrette et est triste. Quand je suis partie elle a perdu la seule personne qui l’écoutait. Alors oui je crois que tout se paye un jour. Et j’ai énormément d’exemples.

Témoignage d’une femme dont le conjoint a eu un père PN

Témoignage d’une femme dont le conjoint a eu un père PN

Bien placée pour le savoir, je vous affirme qu’une relation amoureuse est possible, même pour un enfant élevé par un monstre. Relation difficile , je l’accorde , mais possible et saine pour les enfants seulement si ils se rendent compte que la vie n’est pas comme on la leur a racontée ; noire et mauvaise.

Mon mari est enfant d’une mère perverse narcissique, je l’aime comme il est, j’ai appris à connaitre chacun de ses problèmes et à lui ouvrir lentement les yeux , ce qui a été très long … Nous ne voyons plus ses parents et il va mieux , mais c’est encore très difficile.

Le moindre reproche que je peux lui faire est pris au pied de la lettre et peut le vexer énormément , même si c’est de l’humour, c’est toujours très vexant et il se sent toujours très touché, il a l’impression que tout le monde a entendu et se moque de lui, à force d’entendre depuis des années que tout le monde lui en veut, il a finit par le croire.

Il est extrêmement jaloux et n’arrive pas à comprendre pourquoi je suis avec lui et pourquoi je reste, je dois le rassurer sans arrêt, tous les jours il me dit qu’il m’aime et il est soulagé d’entendre que je l’aime aussi, il se fait des films où je le trompe (NDLR : ce qu’on appelle l’angoisse d’abandon), car sa mère lui a toujours dit qu’il allait être trompé et que c’était normal vu qu’il était moins que rien. Il est très jaloux de tout et de rien, on lui a toujours appris que tout le monde était mauvais et voulait lui faire du mal, et ce n’est pas simple de se sentir aimé après ça.

Je ne peux quasiment pas le toucher, torse et dos, c’est limite, il faut que je m’y prenne d’une certaine façon, il m’explique qu’il n’a pas été câliné petit, qu’il n’a jamais eu de caresses, ni de bisous, ni pour dire bonjour ni bonne nuit, ni jamais d’embrassade ou de bras pour le serrer, il a toujours été un soldat, écoutant les paroles de la PN comme les seules vraies puisque qu’elle seule était « parfaite », et le monde entier ne comprenait pas.

Il ouvre les yeux, c’est une autre vie qui commence … Il m’a été totalement impossible de dire la vérité vraie à mon mari, les sites internet m’ont aidé.

Il ne supporte que très peu qu’on parle de ça et n’apprécie pas forcément, ça a pris 10 ans, et je sors aussi des griffes de la manipulation car j’ai été embobinée aussi, c’est dur, on se sent coupable de tout, mais on n’a qu’une vie, alors prenez le temps qu’il faut, les façons les plus douces d’ouvrir les yeux au gens que vous aimez, c’est long, c’est difficile, c’est des hauts et des bas , mais il est possible d’ouvrir les yeux.

SOURCE : http://pervers-narcissique.blogspot.fr/p/comprendre-le-comportement-des-enfants.html

Benda Bilili !

J’ai été ce soir (20 octobre 2011) à une projection du film Benda Bilili ! au Studio des Ursulines, un film documentaire réalisé par Renaud Barret et Florent de la Tullaye. Cette projection était organisée dans le cadre des rencontres Cinéma et Psychanalyse organisées par le psychanalyste P. Sullivan et était suivie d’un débat avec le réalisateur Florent de la Tullaye.

Ce film nous a permis d’aborder, lors du débat qui a suivi, une question qui semble être une coutume de ces séances : le rapport du réalisateur à l’inconscient au moment où il a décidé, puis a réalisé le film. Qu’est-ce qui, en effet, nous pousse à faire tel film et pas tel autre ? Qu’est-ce qui nous pousse à traiter le sujet et à présenter le film sous tel angle et pas tel autre ?

Au départ, les réalisateurs sont venus au Congo Kinshasa pour trouver des musiciens dans le but d’enregistrer, semble t-il, de la musique locale. Ils arrivent donc là-bas, et un soir, en sortant d’un bar, ils entendent une mélopée, ou plutôt une musique aux accents bluesy. Intrigués, ils se dirigent vers le petit groupe de danseurs et découvrent un homme – handicapé – créant un rythme avec une vieille guitare munie d’une seule et unique corde restante. Le rythme les prend, et cela les intéresse d’autant que la chose est peu commune, que de voir des handicapés (malade de la poliomyélite) jouant de la musique, et avec un certain sens du groove. Le groupe, nous dit le réalisateur, les accueille avec simplicité, ce qui les surprend, et ils restent une bonne partie de la nuit avec ces musiciens..  C’est ainsi que commence l’aventure du Staff Benda Bilili !, qui va durer plus de cinq ans, et quelque part, dure encore…

Cela part donc d’une rencontre, et d’un accueil : accueillir l’étranger, et qui plus est de couleur blanche. Mais là-bas, tout le monde rêve de l’Europe… Par ailleurs, les handicapés, nous dira à un moment le réalisateur, font souvent un gros effort pour se rapprocher des personnes « normales », tandis que de l’autre côté l’effort est plus dilué.

La success story du « Staff », comme est appelé le groupe par ceux qui en font partie, me fait penser au film « Chance it » de Mohammed Kounda, qui retrace l’aventure d’un jeune noir de l’état du Mississipi, très doué lui aussi, extraordinaire même, et qui fait montre d’une certaine capacité à faire face à l’adversité. Avec sa mère, qui le motive et le coache, le jeune « Chance » (prononcer Tchènts) va travailler dur, gagnant ses premiers billets dans la rue en faisant des imitations, jusqu’à pouvoir se payer une école de Jazz… et des cours de claquettes. Destinée incroyable que Mohammed Kounda, réalisateur remarquable, a pu suivre pendant de longs mois. Ce film, lorsque je l’ai vu, m’a fait penser à la résilience, parce que cette mère et son fils vivent dans des conditions difficiles, mais le gamin, qui a quelque chose du génie, va s’en servir pour les faire sortir de la galère, même si la vie de musicien, même doué, ne soit pas rose tous les jours. Dans Benda Bilili ! , la résilience me paraît encore plus forte, parce que les conditions de vie des musiciens handicapés du Staff sont particulièrement difficiles, et que combattre la polyomyélite en même temps que la rue et la pauvreté sont des défis de chaque jour. Comment ne pas garder espoir en la vie après ces histoires de vie si dures mais en même temps si extraordinaires ?

Le réalisateur nous évoque son prochain projet de film, sur les pygmées de la seconde plus grande forêt du monde après l’Amazonie, et leur rapport avec les grands noirs, les bantous, qui font tout pour éviter l’éducation de ce peuple pygmée, afin de ne pas se laisser dépasser par la suite et de perdre leur dominance, car les pygmées sont nombreux, plus nombreux que les bantous. Les grands noirs ont ainsi comme esclaves les petits noirs… N’est-ce pas là quelque part une façon de répéter le traumatisme de l’esclavage d’une autre façon ? Tenter de savoir quel était le rapport entre pygmées et bantous avant le colonialisme et l’esclavage pourrait être une question intéressante à se poser.

[Article à suivre  …]

Rédaction : Tanguy Bodin-Hullin,  20 octobre 2011

A propos des mineurs chiliens – un constat psychologique

Aujourd’hui 14 octobre 2011, sur mon trajet pour aller au travail, un article du journal Métro (14/11/2011, page 09) m’interpelle. L’invitation à lire l’article (ce machin doit porter un nom mais je ne le connais pas), située en première page, indique : « Un an après, les mineurs chiliens broient du noir. Le 13 octobre 2010, le monde entier assistait au sauvetage des « 33 », piégés au fond d’une mine [mine d’or et d’argent de San José, dans la région d’Atacama, effondrée le 5 août 2012, NDLR]. Aujourd’hui, ils se sentent abandonnés ».

Que dire sur cet épisode de survie ? Qu’ont pu vivre ces mineurs ?

Ma première réflexion est que ces mineurs revivent le traumatisme de la perte de contact avec l’extérieur (d’une durée de 69 jours), sous la forme de ce qu’ils considèrent aujourd’hui comme une forme d’abandon.

En effet, dans la réalité, ils n’ont PAS été « abandonnés », mais ils étaient seulement « inaccessibles » de la part du monde extérieur, et c’est là que se situe l’intérêt, pour moi, d’approfondir un peu ce sentiment d’abandon.

N’est-il pas ici question d’un abandon imaginaire, au sens lacanien du terme ?

L’article nous permet d’approfondir cette question, et pointe notamment la question de la résilience, une notion désormais connue en psychologie, notamment grâce à  Boris Cyrulnik (éthologue, psychanalyste, psychologue, neuropsychiatre et écrivain).

Plusieurs choses sont intéressantes à ce niveau. Tout d’abord, l’article souligne : « Pour nombre d’entre eux, la situation est pire maintenant qu’avant le drame ». Comment pourrait-on en douter ? On ne sort pas indemne d’une telle expérience traumatisante d’enfermement inattendu. Par ailleurs, l’article donne quelques indications de la situation psychologique actuelle de ces mineurs : « Beaucoup sont toujours suivis médicalement, notamment pour troubles psychologiques et insomnies. Certains sont tombés dans l’alcoolisme ».

 

Le 5 août 2013, un nouvel article paru dans la version en ligne du journal Le Monde interpelle à nouveau : cet article s’intitule : « Au Chili, les 33 mineurs d’Atacama se disent « enterrés une seconde fois ».

L’article indique ceci :

Trois ans tout juste après l’éboulement qui avait bloqué 33 mineurs pendant soixante-neuf jours au fond de la mine d’or et d’argent de San José, dans la région d’Atacama, la décision de la justice chilienne de classer la plainte contre les propriétaires du site a provoqué surprise et indignation à Santiago.

« Ils m’ont enterré une seconde fois ! s’est écrié un des mineurs, Mario Sepulveda, la voix brisée par la colère. C’est une honte pour le système judiciaire chilien. » « Beaucoup pensent que nous sommes bêtes. Nous ne le sommes pas, mais nous sommes pauvres », a ajouté celui que ses compagnons de captivité avaient surnommé « Super Mario » en raison de son calme et de sa bonne humeur.

« Il a été décidé de ne pas continuer l’instruction car il n’y a pas d’éléments pour soutenir une quelconque accusation », avait annoncé, le 1er août, le procureur d’Atacama, Hector Mella Farias.

Ainsi, le traumatisme initial des mineurs est réactivé par une absence de prise en compte judiciaire de leur plainte, ce qui entraîne l’un des mineurs à dire qu’il a été enterré une seconde fois … que dire de cette absence de reconnaissance judiciaire ? On peut se dire qu’elle ne permet pas la résilience du traumatisme.