Témoignage : Souvenirs d’un conjoint pervers narcissique

Quelques souvenirs et faits spécifiques dont je me souviens :

LA DEMANDE DE DIVORCE

  • Pendant 15 ans de mariage, pas un bouquet de fleurs (le jour de notre mariage, c’était ma belle mère qui m’avait envoyé des fleurs en son nom)… 3 mois après que j’ai demandé le divorce, à la saint Valentin : 1er bouquet de fleurs (5 roses rouges… oui faut pas pousser, trop ça coûte) « tu vois, tu te plaignais de pas avoir de fleurs, je t’en offre, donc on divorce plus ». Il m’avait aussi offert un collier (babiole dans un bel emballage)… que j’avais refusé, mais il a tenu à le laisser. Quelques jours plus tard, la boite était toujours là, au même endroit, mais le collier avait disparu… il l’avait récupéré lors d’un de ses nombreux allers et retours. Je lui ai demandé pourquoi il l’avait repris en cachette… « ben tu n’en voulais pas »… c’est pas faux, et pourquoi la boite est restée ? Il n’en avait pas besoin !
  • 8 mois après ma demande de divorce, il ne veut plus divorcer… discussions à rallonge, sans sens… si je voulais ne plus divorcer, ça ne posait aucun problème, même vis-à-vis de sa famille, en cas de repas de famille, il irait seul !

LE DIVORCE

  • Pour la garde des enfants : il a expliqué aux enfants qu’il ne pouvait pas demander la garde, parce qu’il travaillait lui !
  • Au juge, il a demandé que : « comme il consentait à divorcer que soit notifié sur le papier officiel de séparation que c’était moi qui avait demandé le divorce ».
  • A l’avocat, il a demandé que soit inscrit sur le contrat qu’il participerait aux frais des activités extra-scolaires et autres des enfants (de son propre chef, perso je ne lui demandais rien)… ah vi il fallait que ça soit inscrit… ben pas vu grand-chose, mais ça a été écrit.
  • A nos amis, il a envoyé un mail en se servant de mon adresse « papa X a fait des bêtises, maman X l’a jeté… »… nos amis pensaient que c’était moi qui avait envoyé ce mail.

LE DEMENAGEMENT

  • Son déménagement a duré sur des semaines (il a fallu même partager les petites cuillères, les gants etc…)… il a récupéré tout l’outillage, et a demandé de l’aide… il est venu avec son père, sa cousine, et 2 de ses collègues (à qui il jouait le rôle du pôvre mari abandonné et du papa malheureux)… 1 de ces collègues était sa chérie du moment.
  • Nous chauffions au bois… il a récupéré la moitié des stères (pour les revendre), tout en clamant à droite et à gauche qu’il faisait tout pour que les enfants n’aient aucun prob matériel, et que je le mettais sur la paille !

LE PARTAGE DE L’ARGENT

  • Il m’a fait payer la moitié de ses impôts tant que nous n’étions pas divorcée officiellement… tjs en tenant le même discours que c’était moi qui le mettait sur la paille (j’ai donc payé des impôts sur des revenus dont je n’avais pas vu un centime).
  • Il y a eu un bug avec ses relevés bancaires, qui sont arrivés chez moi, et comme c’était encore aux deux noms (il ne voulait pas faire enlever mon nom), j’ai ouvert… en fin de mois, il avait encore plus de 15 000 FF sur son compte, moi j’étais à découvert… mais c’est moi qui le mettait sur la paille et qui menait la grande vie !
  • Lors du partage, tout a été prétexte à des discussions sans fin (enfin plutôt des monologues de sa part)… jusqu’à la poubelle extérieure !

CONCLUSION : le retournement et la victimisation

Je m’arrête là, et encore je n’en ai abordé que quelques-uns qui peuvent prêter à sourire… tous ces petits faits quotidiens qui montraient qui il était vraiment, mais toujours avec un double discours, et des éléments dénaturés pour servir à d’autres que c’était lui la victime… ça ne fonctionnait plus avec moi, mais avec d’autres ça a marché.

SOURCE : Témoignage issu du Forum France 2 et écrit par : 4eme Dimension le 03-09-2011 à 02:07:21

( Quelques corrections orthographiques ont été apportées, et  des titres ajoutés pour plus de clarté.)

Tanguy Bodin-Hullin

Harcèlement dans la fonction publique

Mon mari est en congé longue durée depuis 2008 suite à du harcèlement dans la fonction publique. Depuis qu’une nouvelle DGS a été nommée elle est la terreur des agents. Son calvaire a débuté en octobre 2006.
Il a eu un avertissement et une mise à pied dans l’espace d’un mois. L’avertissement n’était même pas finalisé qu’il avait une mise à pied de 3 jours et à 57 ans c’est très dur.
Nous avons contacté un syndicat qui nous a promené (CGT) donc nous avons pris un avocat car le délai de contestation allait être dépassé. L’avocat a pris en charge le dossier sans aucun problème.
Les procédures administratives ont été déposées en mai 2007 et depuis nous attendons le jugement.
Le maire en place est PS et ancien syndicaliste CFDT le pire des patrons.
Un des collègues de mon mari a été obligé de se mettre en disponibilité, pour éviter le conflit et aujourd’hui il vit en caravane avec sa compagne enceinte et leur petit garçon de 7 ans gravement malade du coeur.
Le maire a demandé au gendarme de le faire partir car sa caravane est stationnée sur la commune. Scandaleux.
Ce collègue a demandé sa réintégration car avec le RSA il est dur de survivre, mais la réintégration a été refusée.
Mon mari devait prendre sa retraite en octobre 2008 (longue carrière) la DGS a tellement fait traîner son dossier qu’aujourd’hui il n’est toujours pas fait et son relevé comporte des erreurs qui n’ont toujours pas été régularisées.
Bilan de l’histoire, il a perdu 10 kgs et sa santé est très fragile, mais nous le soutenons au maximum même si c’est dur à vivre au quotidien.
Aujourd’hui il est payé intégralement avec des passages en demi salaires (5 à 6 mois) le temps que sa hiérarchie fasse l’arrêté de la conclusion de comité médical. Bien sûr le délai est volontaire, car en plus des problèmes de santé ces sadiques y ajoutent les problèmes financiers. De vrais pervers.
De plus, pour s’attaquer à un maire PS, il faut être gonflé car nous sommes dans une région où le PS est majoritaire, mais nous n’avons pas peur et avons espoir en la justice.
Tous ces pervers devraient être punis, il est grand temps que la justice prenne en compte ce fléau, car de nos jours il est très difficile de prouver le harcèlement et ces pervers continuent en toute impunité.
Nous ne devons plus accepter de pareilles conditions de travail, nous n’arriverons à endiguer ces problèmes que par la solidarité.

Si vous êtes témoins de harcèlement, ne laissez plus faire car les victimes ne sont pas des gens fragiles mais fragilisés par des bourreaux. Faites des attestations car cela est nécessaire pour qu’ils puissent se défendre, ne soyez pas complices de tels agissements.

 

Bonjour à tous,
Je tiens à vous dire qu’il faut faire attention à ce que l’on dit sur un forum, mon témoignage m’a valu une convocation à la gendarmerie pour plainte contre X pour diffamation.
Je n’ai fait que relater des faits et ne le regrette absolument pas, j’assume totalement.
L’employeur s’est reconnu.
Soyez prudent dans vos textes.
Bien cordialement et continuons à lutter contre ce fléau qui détruit des hommes et des familles, ne nous laissons pas faire.

  • Par tristesse06,  posté le 10-04-2010 à 14:13:26

 

Je voulais juste dire que la mairie en question a déjà perdu une procédure aux prud’hommes (pour un agent non titulaire).
Je vous tiendrai informée des résultats des procédures en cours, il y a une autre depuis peu (déposée par un syndicat et oui il y a en au moins un qui est sensibilisé par le mal être dans la fonction publique).
J’espère que ceux qui ont déposés auront gain de cause car il y en a marre de ces bourreaux.

  • Par tristesse06, posté le 30-05-2010 à 15:27:49

 

ça y est l’audience est prévue pour le 30/09/2010, nous en saurons davantage quelques jours avant car nous nous devrions avoir quelques jours avant l’audience communication du sens des conclusions du rapporteur public, c’est-à-dire la proposition de solution au litige qu’il fait à la formation de jugement, proposition qui est dans la plupart des cas suivie par la formation de jugement
Je vous tiendrai au courant.
Bon courage à toutes et à tous et continuons de lutter contre ces bourreaux.

  • Par tristesse06, posté le 12-09-2010 à 10:52:22

 

Témoignage de la chanteuse et actrice Lio

Interview – Témoignage de Lio le 6 sept 2003 à l’émission de Thierry Ardisson « Tout le monde en parle »

Vous pouvez regarder l’émission sur Youtube en cliquant sur le titre.

Autre lien vers l’émission sur le Site de l’INA

Chanteuse Lio Ardisson
La chanteuse Lio lors de l’émission du 6 sept 2003

Ce texte correspond à une transcription de la partie de la vidéo où Lio témoigne, à un moment de l’émission Tout le Monde en parle, sur son histoire d’amour actuelle, puis, suite aux questions de Thierry Ardisson, elle parle d’une ancienne histoire où elle a été manipulée et battue, par un homme qu’on  peut qualifier de malade pervers narcissique, au vu de ce qu’elle en dit.

(Ardisson interroge Lio) :
Vos enfants ont comblé votre manque d’amour. Maintenant vous avez retrouvé votre premier amour.
(Ardisson lit) :  Lio a retrouvé son premier petit copain de l’école, 28 ans après le lycée de Bruxelles.
A l’époque il vous disait, vraiment, tout petit, déjà : « tu es la femme de ma vie ! »
(Lio) – Ouais, c’est vrai !
(Ardisson lit) – Et il lui disait : « on finira notre vie ensemble ». A l’époque Lio rigolait.

(Invité) – Et qui a retrouvé l’autre ?
(Lio) – Ecoute, c’est la télé qui nous a retrouvés !
[…]
(Ardisson) – Jusque-là, vous le dites vous-même, vous n’étiez pas très très douée pour trouver le Grand Amour.
(Lio) – Ben non, sinon ça se saurait su !
(Ardisson) – Et c’est dû à quoi ?
(Lio) – C’est dû à quoi ? à une incompatibilité d’humeur…
(Ardisson) – Parce que vous êtes trop romantique ? parce que vous recherchez un truc beau et …
(Lio) – Moi je trouve que dans l’amour il n’y a que l’absolu qui est joli, si on ne cherche pas l’absolu franchement…
(Ardisson) Le pire c’était le père de vos jumelles vous dites qu’il a été très violent avec vous ?
(Lio) – Oui, je suis allée de, de …
(Kouchner) – Charybde en Scylla.
(Ardisson) – Pourquoi en avoir parlé ?
(Lio) – Ce n’est pas moi qui en ai parlé !
Vous savez, c’est de la correctionnelle, quand on porte plainte,
et donc les journalistes, tout le monde peut venir dans la salle, tout le monde peut assister au procès, et il y a des mouchards dans les palais de justice :
quand il y a des gens connus qui se retrouvent en correctionnelle ; ils préviennent les journalistes et j’ai eu le droit à une demi page dans le parisien
(Invité) – Le parisien ?
(Lio) – Voilà. C’est comme ça que ça c’est passé, et donc à ce moment-là je n’avais pas du tout envie d’en parler c’était quelque chose qui était encore difficile pour moi, mais comme ça avait été fait j’ai préféré parler, m’exprimer, et puis l’ayant fait une fois j’ai reçu tellement de lettres de femmes que je me suis dis que j’avais bien fait de le faire, vraiment.

(Ardisson) : vous avez dit: ces hommes (Ce type d’homme) sont des prédateurs qui repèrent les femmes blessées. […] Et à l’époque vous étiez blessée et vous étiez une proie facile pour ce type d’homme c’est ça ?

(Lio) :
Il y a un processus, effectivement, [chez] les hommes qui finissent par battre leur femme :
D’abord ça se passe dans tous les milieux, il n’y a pas du tout un milieu où les gens sont plus simples et où ça se passe [mieux, NDLR] que dans un autre.
C’est dans vraiment tous les milieux et il y a un processus avant d’en arriver aux coups parce que… Ce dont j’ai le plus souffert c’est qu’on se demandait comment une femme comme moi qui avait du caractère pouvait vivre quelque chose comme ça et que donc c’était que quelque part je l’avais bien cherché ou que j’aimais ça, et donc que j’étais d’une certaine manière complice, et ça c’est ce qu’il y a de pire parce que ce n’est pas du tout comme ça que ça se passe.
Ce sont des hommes qui ont besoin de la vitalité d’une femme, qui repèrent d’ailleurs des femmes fortes, des femmes qui sont solaires, et qui au départ leur déclarent (à ces femmes, NDLR) un amour inouï : ça a vraiment l’air d’être l’histoire d’amour du siècle, c’est donc mieux que Paul et Virginie.
Ils ont senti qu’il y avait une faille en vous, qu’à ce moment là vous êtes plus fragile
Bon moi à cette époque-là j’avais 36 ans, la quarantaine approchait, j’avais raté toutes mes histoires d’amour, je n’avais plus de contrat, j’étais effectivement assez..assez mal, et.. au départ ils vous disent que vous êtes la femme la plus merveilleuse, enfin ça a l’air vraiment.. ; vraiment vous êtes la montagne, la femme de leur vie, et puis petit à petit la violence démarre :
d’abord ils vous fâchent avec vos amis, ils vous fâchent avec votre famille
Ils dénigrent le milieu d’où vous venez, dénigrent votre passé, et toujours très intelligemment en disant exactement les choses qu’il faut !
Et.. petit-à-petit vous êtes seule, les scènes commencent en périphérie, d’abord ça casse tout autour et puis finalement ils vous tapent, tout de suite après ils vous demandent pardon, et puis vous allez de coup en pardon, de coups en pardon en espérant que vous allez retrouver les jolies paroles du début.
Vous êtes aliénée ! c’est vraiment..ça se passe comme une secte, vous êtes aliénée à vous-même !
(Invité) – Quand ils demandent pardon, vous pardonnez ? c’est ce qui m’étonne,..
(Lio) – Oui on pardonne, parce que …[elle est interrompue de façon spontanée]
(Invité) – Comment on fait pour pardonner ? Du premier coup, même ?
(Lio) – Eh ben oui ! Ce qui est le plus difficile, c’est de comprendre ça ! On a du mal !
Moi je me suis sentie extrêmement salie, je me suis sentie avilie et j’ai du faire un énorme travail pour pouvoir me regarder de nouveau
On pardonne parce qu’ils sont en larmes directement après, ils disent qu’ils regrettent tellement, ils disent que c’est trop d’amour, qu’ils n’arrivent pas à gérer ça, qu’ils ont souffert, qu’ils ont peur d’être trompés encore, et on se dit qu’à force de les rassurer, qu’à force de les aimer, ça s’arrangera !
Et puis ça ne s’arrange jamais, ça ne s’arrangera jamais et c’est de mal en pis et la violence escalade, et vous à un moment donné vous êtes vidée de tout et vous ne pouvez plus réagir.

(Kouchner) – Et qu’est-ce qui fait votre sursaut ?
(Lio) – Ce qui fait mon sursaut c’est que ma sœur n’a jamais lâché, elle a été voir SOS Femmes battues, elle a parlé pendant 3 heures avec un psychiatre qui lui a exposé le processus,
et elle est venue, toujours en douceur, toujours là, et elle me racontait, quand je lui disais : « mais non tu sais c’est rien, ça va s’arranger », elle me disait : « tu sais ça s’appelle la lune de miel, ça recommencera Avanda », et au début on ne veut pas y croire, et puis finalement , les petites [jumelles, NDLR] sont nées, et il continuait à me taper.. ; elles étaient au sein, il me donnait des coups…
Et pour les enfants à un moment on a un sursaut parce qu’on se dit que.. que vraiment,
le coup peut partir n’importe où ! Et un jour je suis partie de la maison et j’ai été porter plainte…

[Thierry Ardisson change de sujet et pose une autre question à propos de récupération de la mort de Marie Trintignant par des féministes au profit des femmes battues.
Lio refuse de parler de Marie Trintignant, faisant comprendre qu’elle l’aime beaucoup et ne peut pas en parler, (ce qui est je trouve d’un tact et d’une sensibilité remarquable et les gens sur le plateau ont applaudi pour la soutenir).] Suite sur la vidéo…

Dans une autre émission avec Thierry Ardisson, Lio évoque son « nez cassé, entorse cervicale et 4 vertèbres déplacées », actes de violence qui ont coûté 2 mois de prison ferme à son ancien conjoint, Zad, avec lequel elle a eu deux enfants. Ces actes de violence ont contraint Lio à remettre son spectacle des Folies Bergères.

Lio a choisi son pseudo en référence à une bande dessinée de Jean-Claude Forrest, où c’est le prénom d’une adolescente.

En 1996, le chanteur français Zad interprétait la chanson L’Ombre du soleil. Peu de temps après, il rencontre Lio lors d’une soirée organisée par une maison de disque. On ne retiendra de lui, d’un point de vue artistique, que cette chanson au refrain poétique : « Laissez-moi vivre mes rêves/ Les yeux grands ouverts/ Pour toucher les plumes de ses ailes/ Lorsque le jour se lève. » Qui aurait pu imaginer que l’auteur de ces mots serait à la source d’une violence qui mettra Lio dans une situation où elle ne sera plus que l’ombre d’elle-même ? Les coups s’abattront sans coup férir, jusqu’au jour où, aidée par sa sœur, elle portera plainte. Le chemin de la renaissance sera long…
Malgré cette expérience extrêmement douloureuse, elle garde le même enthousiasme dans cette vie qui ne lui a pas toujours fait de cadeaux. La joie de vivre est au beau fixe aujourd’hui au milieu de ses six enfants. Elle n’a rien perdu de sa verve ni de sa fougue. Et, quand on lui demande pourquoi elle a accepté d’être la marraine de cette campagne, le ballet lionesque se met en marche : la parole s’affirme et les mains entament pirouettes sur pirouettes. « Mais parce que je me sens très concernée puisque je l’ai vécu ! J’ai reçu des centaines de lettres de femmes qui me parlaient de leur vécu et de leur problème. Je me suis rendu compte que cela touchait tous les milieux sociaux. Il faut que cela se sache ! »
Z. comme…
Au printemps 1997, elle rencontre Z., comme elle le nomme dans sa récente autobiographie Pop model. Au début tout paraît idyllique, mais la machine infernale se met rapidement en marche. Première étape : processus de dépersonnalisation.

« Les femmes qui vivent cette situation subissent véritablement un lavage de cerveau. Elles sont entre les mains d’un manipulateur, quelqu’un qui va sciemment mettre en place un système qui vous transforme, qui vous dépersonnalise et vous vous retrouvez finalement sans repaire. Les coups ne viennent pas tout de suite. Il y a d’abord l’humiliation et la perte de l’estime de soi »,

assène Lio, à qui on reconnaît son franc-parler. Tout se passe de manière insidieuse. « Je me disais comme je n’avais plus confiance en moi : qu’ai-je bien pu lui faire pour le mettre dans cet état là ? Qu’a-t-il vécu ? Ce ne sont, naturellement, jamais des hommes sans histoires, ils ont également des souffrances. On est sensible à cette souffrance puisqu’on les aime ou du moins on le croit. C’est comme ça que le cercle vicieux se noue autour de vous. Vous vous enfermez et vous descendez de plus en plus bas. » De cette union naîtront des jumelles, au début de l’année 1999. Mais la situation ne changera guère, les violences physiques et les insultes iront de plus belle. Ce spectacle barbare s’affichera sans commune mesure devant les enfants. C’est Helena, la sœur cadette de Lio, qui prendra les choses en main en lui faisant prendre conscience du danger qu’elle encourait. En septembre 1999, la chanteuse s’enfuit et se réfugie au commissariat parisien de la Goutte d’Or.

Transcription complète faite par Tanguy Bodin-Hullin le 16 mai 2013

 

Les personnalités perverses narcissiques

Que signifie le mot pervers ? 

Il est issu du verbe « pervertir », qui signifie littéralement « détourner », d’après l’étymologie latine pervertere : « mettre sens dessus-dessous » et globalement « action de détourner quelque chose de sa vraie nature ».

Que détourne un pervers ? Il détourne la vérité, et se situe non en dessous, mais au dessus, ou au-delà de la Loi. Ainsi, le pervers connaît la Loi, mais il s’arrange pour passer au travers : il ne la considère pas, tant qu’il peut s’en passer, il s’en passe.

En revanche, s’il en a besoin pour contrer les autres, il l’utilisera, souvent seulement en l’invoquant.

Comment devient-on pervers ?

La question est importante, parce qu’elle permet de comprendre ce qui se passe en termes de psychopathologie pour ces personnes, qu’elles soient homme ou femme.

La personne, au moment où elle était enfant, a subi un choc traumatique insurmontable, qui l’a conduite à créer une psyché formée un peu comme une « coquille vide » pour utiliser cette métaphore, avec une faille narcissique importante, une sorte de vide. Cette construction lui a servi à survivre psychiquement, et les apprentissages ultérieurs en seront affectés.

Par la suite, pour se construire, cet enfant particulier, pour se faire accepter, apprend à correspondre au désir des autres, tout en satisfaisant son propre besoin.

Par exemple, il/elle se construit en apprenant, petit-à-petit à manipuler les autres, utilisant tous les subterfuges et stratagèmes pour arriver à ses fins. Il/elle peut ainsi se permettre de MENTIR de façon soutenue et régulièrement, et cela sans aucune culpabilité .

Et il devient ainsi le centre de l’attention des personnes de sa famille, un peu comme un petit roi. Son narcissisme devient alors une sorte d’hypernarcissisme, et c’est pour cela que l’on parle de « pervers narcissique ».

Les personnes atteintes de pathologie perverse narcissique sont ainsi de redoutables manipulateurs ou manipulatrices (hommes ou femmes confondus), qui, pour obtenir quelque chose, arrivent à convaincre par de subtiles manœuvres, des personnes parfaitement intelligentes de tout mettre en œuvre afin de les aider (comme on l’a vu avec l’affaire Cahuzac en avril 2013).

Les caractéristiques principales de la personnalité perverse sont :

  • la manipulation,
  • l’égocentrisme,
  • l’intimidation,
  • les mensonges avec aplomb,
  • et l’absence d’empathie.
pervers narcissique
Le pervers narcissique

Pourquoi a t-elle / a t-il décidé de m’attaquer ?

  • Parce que rapidement il/elle a vu chez vous quelqu’un qui ne rentrait pas dans ses ordres aberrants et dénués de réels fondements rationnels.
  • Parce que vous êtes peut-être quelqu’un de dangereux pour elle, dans la mesure où vous avez une notion aigüe de la justice, ou des droits des personnes.
  • Parce que vous lui avez signifié des comportements irrespectueux des autres et de vous-même
    • par exemple le fait qu’il/elle n’écoutait pas lorsqu’on lui parlait, et qu’elle coupait la parole.

La victoire des apparences

Prenons l’exemple d’une femme PN : tout n’est chez cette femme que du « faire-semblant« , (tout comme certains ont pu le constater chez Cahuzac).

  • La personne perverse narcissique fait semblant de travailler (par exemple, elle est absente la plupart du temps, mais s’arrange pour que cela ne pose pas problème)
  • Lorsque quelque chose est réellement fait, c’est parce que ce sont les autres qui s’en sont mêlés, mais elle-même ne fait que des petites choses de façon légère. Elle use subtilement du verbe, de façon à ce que toute tâche un peu lourde soit systématiquement déléguée aux autres.
  • elle fait semblant d’être enthousiaste, sympathique, crée un « spectacle », s’attire l’admiration des autres.
  • Dans ses échanges avec les autres, elle enjolive systématiquement certains détails (en fait inutiles, mais cela sert à créer un effet positif), tout en cachant et en floutant les faits réels, et en déformant les faits réels.
  • Par ailleurs, elle utilise des pronoms personnels différents en fonction des circonstances : le « nous » est très souvent utilisé, alors qu’il n’y a pas réellement d’équipe.

Les complices ou alliés

Elle a bien sûr des complices, mais il/elle les manipule aussi, en leur faisant croire qu’ils sont importants, qu’ils sont intelligents. Il/Elle sait très bien détecter les personnes généreuses, qui ne se méfient pas en étant sympa avec tout le monde, et qui sont également peu capables d’analyser psychologiquement les autres.

Dans le cadre du harcèlement moral, si personne ne se met en travers de son chemin, c’est parce qu’il ou elle a su manipuler un certain nombre de personnes et s’en faire des complices, en vue de discréditer la personne visée, ou de lui nuire d’une façon ou d’une autre.

Rédaction : Tanguy Bodin-Hullin, 16 avril 2013, révision décembre 2016